Au niveau mondial, et selon l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer, environs 465 mille nouveaux cas de cancer du pancréas ont été enregistrés en 2020, il s’agit du douzième cancer le plus répandus (chez les femmes et chez les hommes), et est classé septième dans le taux de mortalité.
Pour bien comprendre le mécanisme du cancer du pancréas et de son traitement, il faut d’abord comprendre sa structure et fonction.
Le pancréas est une glande mixte qui a une double fonction :
- Une fonction endocrine: qui consiste à produire les hormones dans la circulation sanguine
- Une fonction exocrine: qui permet de produire et secréter des substances dans le duodénum.
Cette double fonction fait que cet organe soit composé de deux types de cellules. Cette information est pertinente car les statistiques montrent que les cellules exocrines sont les plus touchées par le risque de cancer.
L’organe est situé derrière l’estomac, et mesure environs 15 cm. On le considère comme une glande annexe du système digestif et un organe vital.
Les types de tumeurs qui peuvent toucher le pancréas
Les cellules du pancréas peuvent subir des changements anormaux qui causent une croissance aléatoire. Cela peut engendrer le développement de cellules bénignes ou malignes selon ce qui suit :
- Les tumeurs bénignes : qui peuvent se manifester sous forme de :
– Pseudo-kystes pancréatiques: qui sont des poches liquides sans forme définie et qui sont le résultat de la rupture de canaux pancréatiques.
– TKS : ou les tumeurs kystiques séreuses. - Les tumeurs malignes : qui sont des cellules précancéreuses ayant une forte probabilité de se développer et former un tissu cancéreux. Les types les plus fréquents de cette catégorie sont :
– Les TKM: ou les tumeurs kystiques mucineuses.
– Les TIMP: ou les tumeurs intra-canalaires papillaires mucineuses.
Et compte tenu de la nature des cellules formant le pancréas, on distingue deux grands types de cancer touchant cet organe :
- L’adénocarcinome du pancréas: qui est le plus répandu, il se développe au niveau des cellules exocrines.
- La formation de tumeurs pancréatiques neuroendocrines: qui est plus rare et se développe au niveau des cellules endocrines.
En termes de fréquences, 95% des cas de cancer du pancréas prennent naissance au niveau du canal pancréatique.
Les cas rares du cancer du pancréas
On enregistre -en parallèle aux cas fréquents- , des types de cancer du pancréas plus rares, tels que :
- La tumeur neuroendocrine du pancréas: qui est une tumeur qui prend naissance au niveau des cellules endocrines de l’organe. Ces tumeurs ont la possibilité de se propager plus rapidement car leur localisation permet de faciliter leur infiltration dans le système endocrinien, et ainsi influer sur la régulation des hormones de notre corps.
- Le carcinome adéno-squameux: qui sont encore plus rares. En termes statistiques, elles touchent trois fois plus d’hommes que de femmes.
Symptômes du cancer du pancréas
Le cancer du pancréas est souvent diagnostiqué à un stade moyennement à très avancé, en raison de la taille de l’organe et de sa localisation qui font que les symptômes ne se manifestent pas dès la formation des premières anomalies. Parmi ces symptômes (qui sont similaires à ceux causés par d’autres maladies moins graves), on note :
- Une perte de poids rapide.
- Des cailloux de sang au niveau des jambes.
- Perte d’appétit.
- Un fort dérèglement hormonal qui mène à un changement d’humeur, voire la dépression.
- Une urine qui vire vers le marron.
- Pour les personnes diabétiques, une aggravation de la maladie peut être dû au cancer du pancréas.
Le diagnostic du cancer du pancréas
En cas de soupçon, des analyses sont nécessaires pour étudier l’éventuel tissu cancéreux qui se forme. Pour cela, on procède à des tests :
- Dans un premier temps, on utilise les méthode de visualisation tels que l’IRM. Selon le cas et le bilan d’expertise du médecin, on peut aussi avoir recours à l’endoscopie par ultrason, qui permet l’exploration visuelle du pancréas à partir de l’estomac.
- En cas de présence d’une masse suspecte, une biopsie est recommandée. Un échantillon des cellules du pancréas sont prélevées et analysées.
- Il y’a aussi recours à des analyses des cellules pour détecter un marqueur de tumeur dit CA19-9, qui est une protéine présente à la surface de certaines cellules cancéreuses.
L’évolution du cancer du pancréas
Dans le cas où le cancer est détecté, les résultats du diagnostic permettent à l’équipe oncologique de classer le cancer selon les cinq catégories suivantes :
- La classe 0 : qui est le stade nommé « précancéreux », car il y’a soupçon de présence de cellules cancéreuses mais qui sont à un stade précoce de développement.
- La classe 1 : C’est le stade où la présence de la tumeur maligne est confirmée, mais elle est localisée uniquement au niveau du pancréas.
- La classe 2 : ou le cas où le tissu tumoral s’est propagé au niveau du tissu abdominal voisin et les ganglions lymphatiques.
- La classe 3 : qui est le stade où le cancer aura atteint les vaisseaux sanguins.
- La classe 4 : qui est la phase métastatique du cancer, elle se caractérise par l’atteinte du foie.
Les traitements du cancer du pancréas
Selon la classe du cancer diagnostiqué, l’équipe oncologique propose un traitement ou une combinaison de méthodes de traitement selon ce qui suit :
- Chimiothérapie et radiologie: cela est souvent le choix optimal quand le cancer se propage au-delà du pancréas, ou quand la chirurgie n’est pas envisageable.
- La chirurgie: avec des techniques de moins en moins invasives, le médecin spécialisé en oncologie peut recommander la chirurgie pour retirer le tissu tumoral, ceci dépend bien entendu de l’état de santé général du patient, ainsi que de l’âge.
- L’immunothérapie: encore en cours d’études, cette méthode consiste à traiter le cancer du pancréas avec des médicaments qui entrainent le système immunitaire à viser le tissu cancéreux.
L’équipe oncologique établit un plan de soin palliatif en complément aux soins médicamenteux et/ou chirurgicaux. Il s’agit de soins de support qui permettent de soulager les symptômes et offrir un confort au patient. Ces soins sont d’autant plus pertinents pour les patients en stade final de la maladie.
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