Bonjour, je m’appelle Sergei K., je suis originaire de la ville d’Uralsk, à l’ouest du Kazakhstan. Après m’être fait opérer en 2014 dans la ville de Samara, en Russie, je continuais d’avoir des douleurs pendant un an à l’endroit de l’intervention. Comme les douleurs ne passaient pas, j’étais obligé d’aller régulièrement chez le médecin qui me prescrivait des comprimés, j’ai consulté plusieurs spécialistes, y compris un urologue, et j’ai passé différentes procédures de traitement. Pendant un certain temps, les douleurs s’étaient calmées, mais à un moment donné, j’ai eu un grave accès de douleur, accompagné d’une forte nausée, je ne pouvais pas manger et la nausée ne passait pas. Mes parents ont appelé une ambulance et on m’a emmené à l’hôpital. Là, j’ai été examiné, mais je n’ai reçu aucune réponse concrète. J’ai reçu deux injections d’un diurétique, mon ventre a été examiné, mais aucune réponse précise ne pouvait être donnée sans l’échographie ou la tomodensitométrie. Avant les résultats de ces examens, je n’ai reçu aucun avis médical précis. En conséquence, plusieurs kystes dans tous les organes ont été découverts et on m’a laissé entendre que je devais me faire opérer le plus rapidement possible. On m’a conseillé de m’inscrire dans la liste d’attente (N.D.T.:dans ce cas les opérations sont effectuées gratuitement par l’État), mais on m’a dit que, malheureusement, cela prenait beaucoup de temps et qu’on ne savait pas quand viendrait mon tour, que personne ne le savait, peut-être dans un an et demi, peut-être jamais.Aucune garantie ne m’a été donnée et j’ai été obligé d’aller jusqu’à la ville de Samara pour faire un bilan de santé complet.
Pourriez-vous nous dire pourquoi avez-vous choisi Samara?
Là se trouve le centre d’oncologie de Samara, connu dans toute la Russie.J’ai tout simplement décidé de ne pas faire mes examens au Kazakhstan, parce que je ne fais pas confiance à nos spécialistes, voilà pourquoi je suis allé à Samara. J’ai refait tous les examens que j’avais passés au Kazakhstan.Encore une fois plein de consultations de médecins et tant de spécialistes à voir. Rendez-vous après rendez-vous, d’un médecin à l’autre, des voyages sans arrêt. Une réunion de concertation a été organisée afin de résoudre mon cas, mais le foyer de la maladie n’a pas été découvert.
Combien de temps a-t-il été nécessaire là-bas pour poser le diagnostic?
J’ai voyagé plusieurs fois, c’est-à-dire pas qu’une seule fois. J’ai fait des allers-retours régulièrement, peut-êtretrois ou quatre fois au total. Je faisais d’abord les analyses, ensuite je retournais pour les résultats.
Quel diagnostic établissant la cause des douleurs a-t-il été posé à Samara?
Au début, on pensait qu’un tel organe était responsable, ensuite un autre.Pendant très longtemps le foyer de la maladie n’a pas pu être trouvé.J’ai passé une échographie et une tomographie, mais on m’a dit : « Pour l’instant nous ne pouvons rien dire. Pour donner une réponse concrète il faudra couper et c’est seulement à ce moment-là que nous saurons ce qu’il faut enlever. »De plus, on m’a dit que la garantie totale que le patient sortirait vivant après l’opération n’existait pas, qu’on ne pouvait promettre rien, mais que dès le lendemain le patient pouvait se présenter pour l’opération.
Par la suite, nous avons envisagé d’autres options en interrogeant des amis et des connaissances. Nous avons eu de la chance car un ami allait à Istanbul en avion pour se faire soigner là-bas et il a pris mes analyses pour les montrer aux médecins.Sur la base de mes résultats, j’ai eu donc un second avis médical selon lequel il s’agissait d’un cancer et qu’il fallait d’abord suivre un traitement de chimiothérapie plutôt que de recourir à l’opération.
Après mon arrivée ici, j’ai à nouveau refait des analyses. Les médecins se sont mis à chercher la cause de mon état et contrairement aux spécialistes en Russie, le foyer de la maladie a été découvert très rapidement. On a compris d’où venait la douleur principale et la conclusion était que pour le moment la chirurgie n’était pas envisageable, c’est-à-dire afin de sécuriser la situation, il fallait tout d’abord éliminer les cellules cancéreuses disséminées en 4 séances de chimiothérapie, que j’ai suivies avec succès sous la direction de l’oncologue professeur Yeşim YILDIRIM .Ensuite, la tomodensitométrie a confirmé que l’intervention chirurgicale pour enlever l’organe pouvait être envisagée. Comme la tumeur avait comprimé l’organe depuis longtemps, celui-ci était déformé, c’est-à-dire un de mes reins ne fonctionnait plus.On m’a dit que, bien sûr, l’opération n’était pas obligatoire, mais qu’à l’avenir le rein était susceptible d’affecter les autres organes.Voilà pourquoi j’ai décidé de le faire enlever. Cette intervention chirurgicale a été réalisée de manière très performante. Ici, le personnel est surtout hautement qualifié par comparaison avec laRussie et le Kazakhstan, et il a en plus fourni un travail de qualité.
Combien de temps le rétablissement après l’opération a-t-il duré?
En tout, quatre jours après l’opération je pouvais déjà marcher et le médecin a autorisé ma sortie, mais j’ai décidé de rester ici encore pendant quelques jours afin de reprendre mes forces. Je tiens à remercier le professeur Dr Cemil Uygur d’avoir enlevé également, lors de l’opération, la malformation adjacente de cellules cancéreuses mortes, d’avoir nettoyé les tissus adjacents et de cette manière je n’ai pas dû payer un supplément.
Comment vous sentez-vous maintenant?
Maintenant je me sens bien, je ne peux pas dire que je suis complètement rétabli, mais je me rétablis progressivement.Bien sûr, j’ai encore des douleurs, mais elles disparaîtront avec le temps. Dans trois mois je devrais passer un contrôle et, en fonction des résultats,le médecin fera sesrecommandations.
Où envisagez-vous de passer les contrôles, au Kazakhstan ou chez nous en Turquie, à l’Anadolu Médical Center?
Je viendrai ici pour les examens de contrôle parce que, tout d’ abord, chez nous on ne fait pas de telles opérations, et parce que, malheureusement, au Kazakhstan il n’y a pas un tel niveau des services qu’ici à Istanbul.Nos spécialistes peuvent le prétendre, mais leur niveau est très, très loin du niveau de cette clinique.
Étiez-vous inquiet avant de prendre la décision de venir en Turquie? Ce n’est pas la Russie ni le Kazakhstan, ici tout le monde parle une langue étrangère.
Au début, j’étais mal à l’aise, j’étais préoccupé.Je me trouvais dans un pays étranger, autre que le Kazakhstan et la Russie, et bien sûr je ne pouvais pas faire ce que je pouvais là-bas.On doit vivre selon les lois d’un autre pays, on se trouve dans un autre pays.J’ai observé l’attitude des gens au Kazakhstan et ici, à Istanbul et, malheureusement, elle est complètement différente, nos spécialistes, bien sûr, ont beaucoup à apprendre des vôtres.
Avez–vous eu du mal à communiquer avec les médecins, est-ce que leurs explications étaient faciles à comprendre?
Ici tout est tellement bien organisé et rodé qu’aucun problème ne se pose pour le patient, le médecin est même obligatoirement accompagné d’un interprète lors de sa visite. Je n’avais aucun souci avec la réservation de l’hôtel ni avec la location d’une voiture pour le transfert jusqu’à l’hôtel, tout cela est organisé par l’hôpital.Si au Kazakhstan ceci est problématique, ici c’est beaucoup plus facile et tout cela est pris en charge par l’hôpital qui cherche à assurer le confort du patient afin qu’il puisse surmonter plus facilement ses problèmes.L’hôpital a l’intérêt à offrir aupatient un service de qualité, mais on n’accorde pas une attention suffisante à cela chez nous.
Vous savez, quand je passais le contrôle des passeports à Aktaou, lorsqu’on m’a demandé le but de mon voyage à Istanbul j’ai répondu: «Je voyage pour des raisons médicales». Alors l’agent de la police aux frontières m’a dit d’une voix fielleuse: «On ne peut peut-être pas se faire soigner au Kazakhstan? » ce à quoi j’ai répondu: «Excusez-moi, cher Monsieur, je vais à Istanbul non pas pour m’amuser. Si vous croyez que j’ai tellement d’argent que je peux me permettre de le jeter par les fenêtres, vous-vous trompez. Tout simplement au Kazakhstan le niveau des services médicaux n’est pas comme celui à Istanbul. Contrairement à Istanbul, nous n’avons pas de spécialistes si bien formés. Sitout cela existait au Kazakhstan, les gens n’allaient pas se faire soigner à l’étranger. »
Je pense que j’ai fait le bon choix de clinique parce que je ne peux pas m’imaginer ce qui aurait pu m’arriver en Russie. On aurait pu m’opérer là-bas, mais je n’avais pas de garantie de me réveiller après, d’autant plus qu’en Russie le diagnostic posé était erroné. En fait, en Russie, après avoir posé le diagnostic, on a voulu tout d’abord m’opérer pour ensuite faire tout le reste, alors que l’opération ne devait pas se faire sans avoir supprimé préalablement les métastases par la chimiothérapie. L’opération pouvait être envisagée seulement après des analyses confirmant l’absence de métastases.